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Saint-Cirq l’acrobate

Paysage Vallée du Lot, Lot, Quercy

La route s’infiltre dans le Lot au point d’en avoir les pieds mouillés. Tumultueuse et sauvage, la rivière montre la voie parmi les abruptes falaises. Un orage minéral terrifiant et en même temps apaisant, le poids des eaux sombres inspirant un certain ancrage.

Toutes ces aspérités sont habillées de la rousseur automnale. On assiste ainsi au parfait mariage entre la pierre aride et la forêt chatoyante, entre les troncs disloqués et les feuilles arrondies, entre la rivière froide et les couleurs chaudes. Et quand un extrait de soleil vient enchanter ce bouquet, façon dorure à chaud, c’est le cœur qui conduit.

“La France est une charade à tiroirs qu’on n’a jamais fini d’explorer.”

Mon GPS, toujours prêt à me surprendre, m’écarte de la grand-route, me fait couper par la montagne. Est-ce pour me permettre d’admirer la vallée du Lot avec plus de recul ? Est-ce pour me présenter ce hameau isolé, de ceux qui me font fondre ? Je bascule soudain dans un espace-temps autre. Je deviens un géant, puis un Lilliputien. Puis un courant d’air.

L’instant d’après, ou peut-être le siècle, je passe à travers un pont irrégulier pour rejoindre la route principale. Elle m’emmène de façon plus directe à mon objectif : Saint-Cirq Lapopie. Le panorama ne s’anodine pas pour autant, les végétales couleurs continuant de dégouliner le long des à-pics rocheux.

Je choisis d’aborder Saint-Cirq par l’extérieur, c’est-à-dire depuis la rive d’en face. C’est là que le village, perché à flanc de falaise, m’apparaît dans toute sa singularité. Après les maisons suspendues de Pont-en-Royans, voici une commune toute entière suspendue. Un troupeau d’habitations figé dans sa transhumance, accroché à chaque brin d’herbe pour ne pas tomber dans le ravin.

“Quand un extrait de soleil vient enchanter ce bouquet, façon dorure à chaud, c’est le cœur qui conduit.”

Tout en haut, émergeant de la forêt tel un menhir, l’église Saint-Cirq-Sainte-Juliette domine. Elle capture à elle seule tout le regard, rayonnant dans l’ombre sa maçonne splendeur, défiant le précipice, le Lot, la gravité.

Saint-Cirq-Lapopie

Fasciné par ce spectacle de haute voltige, œuvre du Grand Jongleur, je prends la mesure de ma chance. Ma chance de faire ce métier, qui m’amène à découvrir sans cesse des merveilles cachées, au détour d’un méandre, derrière un tertre, de l’autre côté d’un versant. La France est une charade à tiroirs qu’on n’a jamais fini d’explorer.

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2 commentaires sur « Saint-Cirq l’acrobate »

  1. Magnifique ce texte ! Je me régale de “un troupeau d’habitations figé dans sa transhumance, accroché à chaque brin d’herbe pour ne pas tomber dans le ravin”. “La France est une charade à tiroirs qu’on n’a jamais fini d’explorer”, j’aime beaucoup aussi ! Et il y en a d’autres encore, je ne vais pas tout citer !! Le nom du village est tout à fait surprenant, bref cela donne envie de visiter, de voyager…. Merci !

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