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Si vis pacem, pars à vélo ! #3

étape précédente

Nous sommes réveillés assez tôt par la sonnerie du réveil. Dans l’herbe humide j’essaye d’ouvrir les yeux et j’y parviens enfin devant la tasse de thé que nous offre notre hôte. L’orage a cessé ; nous ne tardons donc pas à nous faire prendre par nos montures et à filer vers l’est.

Col des Mille Martyrs, tunnel des Échelles, col de Couz : route pittoresque, avant la descente en grand plateau jusqu’à Chambéry.

“C’est vrai que j’ai poussé. J’ai sué. J’ai serré les dents. J’ai serré les virages. J’ai serré les mains sur les cornes de mon guidon.”

Le père de Julien pleure en nous apportant de l’huile, son frère en nous laissant après la baignade. Entre les deux, nous nous permettons une toilette quasi-intégriste et une lessive idem, dans un lavoir inondé de soleil. Un fermier accepte de nous laisser bivouaquer chez lui, alors à nouveau nous dormons sous la tente, dont nous n’avons pas planté le double-toit.

Mes genoux, qui menaçaient de me faire faux-bond la veille du départ, m’avaient fait redouter les Alpes. Mais dès les premières pentes, je me suis découvert des cuisses. Alors le Petit Saint-Bernard et ses trente kilomètres qui font rien qu’à monter ne seront pas finalement venus à bout de moi. C’est vrai que j’ai poussé. J’ai sué. J’ai serré les dents. J’ai serré les virages. J’ai serré les mains sur les cornes de mon guidon. Et, peut-être plus par esprit de compétition que par attirance pour l’Italie, j’étais le premier à poser ma bécane à deux mille cent quatre-vingt-huit mètres. Sentant tout à coup le vent givrer ma sueur, j’ai passé une veste, profitant de l’attente pour laisser descendre mon rythme cardiaque qui avait monté le col avec moi.

De l’autre côté de la frontière, la descente fut une autre paire de tartes. Pendant que Pablo et Julien filaient comme des bombes loin devant, je m’arc-boutais sur mes poignées de freins à m’en faire éclater les phalanges. Tout autour de moi, la pente se raidissait. J’en étais à me demander la différence entre tournant et virage quand nous fîmes une pause pour laisser refroidir les patins de freins et mon cœur. Le relief italien se fit plus doux vers Morgex ; alors, abattus par la montée ou par la descente, ou par le soleil, ou par les deux, nous tombâmes de nos vélos.

Sur un terrain de foot. Mus soudain par un entrain de secours, Pablo et moi trouvions chacun une nouvelle paire de jambes pour aller taper le ballon avec Fabio, malgré les trois heures douze de calvaire à roulettes que nous venions de subir.

à suivre…


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