C’est depuis la terrasse du Comptoir de Matéo que je me remets des émotions et de la chaleur que j’ai reçues ici à Beauville. Il faut dire que je viens de passer une heure sous un soleil de plomb et sur un des deux bancs de la mairie, à reproduire le plus fidèlement possible les sensations que me procuraient l’architecture.
Tuiles. Colombages. Volets, souvent fermés. Pierres parfois apparentes, ou briques (pour les colombages). Plantes grimpantes. Arcades encore, comme celle où je m’ombrage actuellement. Quelques cheminées au chômage. Quelques lampes finement ouvragées.
Les commerces sont tous sagement retranchés sous les voûtes en pierre, qui leur procurent ombre et courant d’air. Hôtel-restaurant, “boutique pour les bonnes causes”, épicerie, banque, pharmacie, office de tourisme et le fameux café où mes voisins veillent aux enfants en faisant des mots fléchés. En deux lettres, le prix du silence ?
“Beauville évolue, elle transcende et elle inclut les bouleversements de ses siècles”
Sur la place Archambault-de-Vençay d’où je dessinais, le silence qui régnait à mon arrivée s’est peu à peu rempli de la musique typique des matinées provinciales. Les éboueurs ont suivi les camions de livraison, avant de céder la place à la factrice, pendant que les équipes municipales débutaient la journée par un briefing en plein air. Ensuite, il est vrai, c’est plutôt un ballet de voitures qui a occupé l’environnement sonore, couvrant régulièrement les discussions des parents de la table d’à côté.
Face à la mairie et ses colonnades atypiques se dresse l’imposant clocher de l’église Saint-Jacques, ancienne tour de défense aujourd’hui elle-même protégée par de métalliques échafaudages et de la toile de chantier verte. Impossible pour moi d’en saisir le caractère, de goûter à son histoire, c’est frustrant. Je jetai donc mon dévolu sur les nombreux détails qui font que Beauville porte bien son nom. Sur les façades de briques, par exemple, ces dernières ne sont pas toujours empilées horizontalement, que nenni, elles sont parfois verticales, parfois en diagonale, parfois on ne sait même pas tellement le poids des années a déformé l’intention originale.

C’est finalement le cas un peu pour tout Beauville qui semble avoir gardé trace de chacune des époque qu’elle a traversées, pour auto-façonner au fil du temps sa propre image. Beauville évolue, elle transcende et elle inclut les bouleversements de ses siècles, elle est toujours la même et toujours différente aussi. J’aime à croire que lors de ma prochaine visite, pour y laisser en dépôt-vente mes premières cartes postales par exemple, je saurai capturer les infimes changements qu’elle aura déjà opérés certainement.
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